Domaine de la Réaltière
Bienvenue chez Pierre et Sylvia
Le Domaine de la Réaltière, domaine biodynamique en Provence
En empruntant, la route qui mène à Rians, commune varoise à la frontière du Sud Luberon, je découvre un coin que je méconnaissais. Une Provence sauvage, verte, authentique. Un environnement privilégié pour le domaine de la Réaltière : l’altitude (450 mètres), la Montagne de la Vautubière, le canal de Provence en contrebas. Puis les pins, les chênes verts, les oliviers. Toutes les odeurs nous ramènent à la Provence.
Un profond respect pour la terre, le vivant
Pierre et Sylvia Michelland font partie de ces couples vignerons chaleureux, généreux. Sylvia nous présente l’histoire du domaine, le terroir. Au départ, c’est le père de Pierre, Jean-Louis, qui s’installe au Domaine de La Réaltière. On est en 1994. Précurseur, il travaille dès ses débuts en agriculture biologique. Pierre reprend l’exploitation familiale en 2001, et convertit, 10 ans plus tard le domaine à la biodynamie. Les vignes plongent leurs racines dans des sols argilo-calcaires, exposées vers le Sud, avec des étés rudes et des hivers assez froids.
Pierre nous rejoint en cours de dégustation. Je comprends assez vite que c’est un amoureux de la terre, de la plante. On en revient à l’observation, au bon sens paysan. Je le questionne sur la biodynamie. Je ne saisis pas tout, dans sa réponse, ça va vite, très vite. Mais je pense comprendre l’essentiel : le travail de l’équilibre, l’harmonie entre le ciel, la terre et l’homme. La recette que tu appliques sur cette parcelle ne sera pas forcément la bonne pour la parcelle voisine. S’adapter, bichonner chaque plante comme si tu veillais à ta propre santé.
Des vinifications naturelles
Les vinifications se font à partir de levures indigènes, sans intrants.
Côté dégustation, je suis séduite par la grande fraîcheur de ses vins, par leur élégance, leur personnalité. D’un côté, il y a les « entrées de gamme », des vins digestes, fluides, comme Blanc Public (un blanc d’Ugni Blanc et de Clairette, avec un peu de Picardan et d’Araignan blancs, cépages autochtones) et Cul Sec (du carignan 100%). Et des vins plus charnus, plus complexes, du nom de Cante Gau : « le chant du coq » en provençal. Des vins de repas, qui m’ont procuré beaucoup de plaisir et d’émotions.
Coup de coeur particulier pour leur rosé Cante Gau, élevé en solera*, dans des fûts de plusieurs vins. Ampleur, minéralité, épices douces, le clou de girofle, les tanins tout fins, de la tension et de la finesse.
Les vins du Domaine de la Réaltière
*L’élevage en solera : cette méthode, très utilisée en Espagne, pour l’élaboration des vins de Jerez, consiste à empiler des barriques sur plusieurs niveaux. La rangée la plus près du sol est appelée Solera. La rangée se situant juste au-dessus est appelée première Criadera, celle encore au-dessus, seconde Criadera (ainsi de suite).
Ce mode d’élevage est dit oxydatif : cela signifie que les barriques ne sont jamais pleines et que la surface est en contact avec l’air. Le vin en fin d’élevage, destiné à être conditionné, est soutiré de la Solera qui contient le vin le plus vieux. C’est donc dans les barriques du bas que l’on prélève le vin à mettre en bouteille, sans jamais les vider complètement.
La quantité de vin enlevée est remplacée par celle des deux barriques situées au-dessus. Ainsi de suite jusqu’à la hauteur maximale qui est complétée avec du vin jeune.